« Depuis le fameux anniversaire, je n’avais pas versé une larme. Ce jour-là, devant ma fille, mon mari, les pompiers, la police, les sanglots m’avaient submergée, intarissables. Puis, comme si on avait appuyé sur un bouton, j’avais refermé les vannes. Depuis, plus rien. J’étais sèche. Du dedans comme du dehors. Comme si la situation ne me concernait plus. Surtout, plus envie qu’elle me concerne. Je me retirais. Plus envie de voir ma fille si je voulais survivre. Elle me détruisait. J’allais prendre ma retraite de mère. On est parent à vie, certes. Mais cette fois, j’allais me mettre entre parenthèses. »
Pendant près de dix ans, j’ai subi la violence de ma fille adoptive. J’ai écrit ce journal en période de crise. Un journal tenu pendant cinq mois. Introspection, questionnements face à une situation insoluble. Appel au secours d’une mère dévastée.
Qu’ai-je fait ? Qu’avons-nous fait pour en arriver là ?
Un témoignage pour ouvrir les yeux sur les réalités de l’adoption, sur la souffrance des adoptés pour qui l’abandon est une fracture qui peut laisser des cicatrices indélébiles. Pour interpeller aussi le corps médical qui ne prend pas suffisamment en compte la souffrance de toute la famille.
Mauvaise Mère – Les blessures de l’adoption, un livre de Judith Norman – Editions Les Liens qui Libèrent – Date de parution : 10/02/2016 – ISBN : 979-10-209-0361-7 – 224 pages pages – 17.50 €