Cette politique, qui rappelle les dictatures argentine et espagnole, mais aussi les méthodes employées par les gouvernements belges, irlandais et français, avait débuté au lendemain de la guerre et s’était poursuivie jusqu’en 1971.
26 années de violences physiques, verbales et parfois sexuelles à l’encontre de nombreuses filles-mères, placées contre leur gré dans des foyers jusqu’à leur accouchement. Des foyers équipés de fenêtres à barreaux dont il leur était impossible de s’échapper. « On vivait séparées du reste du monde », se souvient Sandra Jarvie. Elle avait 20 ans en 1968. « La travailleuse sociale s’est postée devant moi et m’a annoncé froidement que je ne reverrais jamais mon bébé de toute ma vie, et que, si je cherchais à le retrouver, je détruirais sa vie. Les mères célibataires n’étaient pas perçues comme pouvant être mères ».
Eugenia Powell, une autre de ces victimes qui ne sait même pas si elle a donné naissance à un garçon ou une fille, témoigne encore : « On m’a dit que je me marierais plus tard et que j’oublierais mon bébé. Comment une mère peut-elle oublier son bébé? »
Le rapport détaille que, « pour joindre l’ironie au sarcasme, on suggérait aux mères ‘d’adopter un chiot’ ou ‘d’être une bonne fille' ».
Les enfants nés dans ces foyers ont par la suite été adoptés et nombre d’entre eux n’ont jamais connu leur mère.
Les églises anglicane et catholique, qui géraient ces foyers avec le soutien financier de l’Etat, nient toute responsabilité, et ont refusé de participer aux audiences du Sénat.
07 août 2018.