Prise de risque limitée, argent rapide, investissement zéro. C’est le délit en plein boum en Espagne : l’enlèvement virtuel. Tout commence par un appel téléphonique, généralement sur le poste fixe d’une personne choisie au hasard. Au bout du fil : des cris, des pleurs, une voix méconnaissable qui demande de l’aide. Puis un homme prend la ligne et demande le paiement immédiat d’une rançon pour libérer le proche qu’il vient de kidnapper.
Souvent, afin de rendre l’enlèvement plus crédible, les délinquants ont au préalable pêché sur Facebook des informations sur la vie privée de la fausse victime, qu’ils laissent tomber au milieu d’une conversation qui peut durer des heures. Car pour que le piège fonctionne, ils obligent leur interlocuteur à mener toutes les opérations en restant en ligne, les empêchant ainsi de vérifier l’enlèvement ou d’appeler la police. On les enjoint, sous peine d’entendre agoniser leur proche en direct, à virer des sommes allant de 1 000 à 10 000 euros sur le numéro de compte bancaire précisé, par le biais d’une agence internationale de transfert d’argent. Une fois le virement effectué, la conversation est interrompue. Le tour est joué. (…)
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Source : Sandrine Morel (Madrid, correspondance) pour M le magazine du Monde du 12/08/2016.