Dans les camps de nouveaux immigrants, on regroupe alors les plus petits dans des centres de soins. Dans ce décor pionnier, les nouveaux citoyens israéliens vivent dans des tentes et laissent en toute confiance leur progéniture aux bons soins de nurses qui les prennent en charge toute la journée. Ces immigrants constituent une population vulnérable, souvent illettrée, qui parle mal ou pas du tout l’hébreu. Sans défense ni recours. C’est dans ces camps, ainsi que dans les dispensaires et hôpitaux israéliens, que la plupart des disparitions vont être constatées. Du jour au lendemain, des enfants s’évaporent. Censés être soignés pour un rhume ou d’autres affections bénignes, des petits décèdent subitement sans que leurs corps ne soient rendus aux familles. Les alibis du personnel médical ne varient guère : si c’est un bébé, il a été victime de la mort subite du nourrisson, ou bien il est décédé suite à un étouffement. Une maladie fulgurante l’a emporté. Pas d’autres explications aux familles soudain endeuillées et qui sont bien évidemment dans l’impossibilité de récupérer la dépouille de leur enfant. Officiellement, ils sont morts. Mais personne ne sait où ils sont enterrés. Des familles atterrées enquêtent, subissent le mépris et l’indifférence d’une administration alors étrangement insensible à leur drame. Pendant ce temps, des mères sombrent dans la dépression. Le deuil est impossible. (…)
(…) Lire la suite de l’article de Dahlia Perez sur LeMag du 28 juin 2017.