Né de père inconnu en 1972, Ulysse n’avait été reconnu que par sa mère Marie-France. Cette dernière n’étant pas en situation de l’élever, elle l’avait confié à sa propre mère, Eugénie, avant de couper les ponts avec l’ensemble de sa famille.
« On m’a toujours dit qu’elle m’avait posé, à l’âge de six mois, sur une table de bistrot où était attablée ma grand-mère, se souvient-il. Malgré l’affection de mes grands-parents et les années qui passaient, rien ne pouvait remplacer ma mère ».
Marie-France, de son côté, s’était promis de rechercher un jour son fils. Lorsqu’elle en aurait le courage. « Je ne savais pas ce qu’il pouvait penser de moi, j’avais honte » s’excuse-t-elle. Mariée, puis divorcée bien avant la naissance d’Ulysse, Marie-France avait eu trois autres enfants qu’elle avait élevés au prix de sacrifices conséquents.
Ulysse a pu mettre un visage sur le nom de sa mère en juin 2001, après s’être assuré, au téléphone, qu’elle avait envie de le recevoir. Elle vivait à quelques kilomètres de son domicile, dans la banlieue d’Orléans. Pour ce petit dernier comme pour sa mère, ce jour a été « le plus beau » de leur vie. D’autant plus beau qu’Ulysse, élevé en fils unique, a fait la connaissance de ses demi-frère et soeur … et de son « vrai » père, avec qui Marie-France était restée en contact.
Photo : Ulysse, avec sa maman, son épouse et leur fillette.