Lorsqu’en 2001 Mario s’adresse à l’Aide Sociale à l’Enfance pour demander à consulter son dossier, il apprend que sa mère, Maria, l’a reconnu à sa naissance le 08 décembre 1967 à Paris.
D’origine portugaise, elle est mariée – mais séparée – et a déjà une fille, Anabel, âgée de 2 ans, qu’elle élève.
C’est à partir de ces éléments que Mario, aidée par son épouse, commence ses recherches. Il dispose d’une identité, certes, mais le nom qui figure dans son dossier correspond-il au nom de jeune fille ou au nom d’épouse de sa mère ? Quoi qu’il en soit, personne en France ne porte ce nom…
En 2002, Mario saisit, confiant, le Cnaop. Moins de deux mois plus tard, il reçoit une réponse : « (…) Afin de répondre à votre demande d’accès à la connaissance de vos origines, le secrétariat général du CNAOP a procédé à de nombreuses investigations pour localiser la mère de naissance dont le nom est indiqué dans votre dossier conservé par le Département de Paris. A ce jour, ces démarches n’ont pas abouti : nous avons pris contact avec des personnes qui avaient déjà été contactées par vos soins, d’autres qui ne correspondaient pas aux éléments d’identité que nous avions ; une recherche auprès de votre sœur est également sans résultat pour le moment. Il paraît probable que votre mère de naissance soit retournée dans son pays d’origine ; dans l’état actuel des moyens dont dispose le CNAOP, il ne nous est pas possible de poursuivre les recherches au niveau international. C’est pourquoi, sans abandonner ces travaux de recherches, je me permets de faire appel à votre patience et d’attendre qu’un enquêteur professionnel vienne rejoindre l’équipe pour examiner les possibilités d’actions plus approfondies qui permettraient de résoudre les obstacles qui se présentent à nous. Je suis bien consciente de ce que représente pour vous cette démarche, etc. »
Dernier espoir
Ce nouvel échec incite alors Mario à prendre contact avec PersonneDisparue.com. Son dernier espoir.
Il faudra dix mois à nos enquêteurs pour localiser Maria… en France ! Remariée, elle était employée au service des personnes âgées dans un hôpital de la région parisienne. Avec un peu de bonne volonté, nul doute que les chargées de mission du Cnaop auraient, elles aussi, pu partager l’émotion incommensurable qui s’est emparée de cette maman lorsque son fils de 36 ans, qu’elle n’espérait jamais revoir, s’est rendu sans prévenir sur son lieu de travail pour la serrer dans ses bras. Maria n’oubliera sûrement jamais ce jour de mars 2003 : il fut le plus beau de sa vie.
Photo : Mario et sa mère biologique Maria quelques minutes seulement après leurs retrouvailles.