« Chaque individu est à la recherche de ses origines, et plus ardemment encore lorsqu’il a été abandonné enfant. C’est le cas d’Hélène, partie à la recherche de sa mère biologique, et qui l’a retrouvée…… pour ensuite être abandonnée à nouveau. Cas rare et exceptionnel que celui de cette jeune femme, accueillie avec effervescence par cette mère retrouvée qui lui promet de ne plus jamais la quitter. Mais qui institue une règle stricte : Hélène ne peut la voir que le dimanche. Des dimanches où cette mère l’aime à contrecoeur ou l’assassine avec amour.
Sous une plume brillante, précise comme un scalpel, Hélène raconte cette relation paradoxale et douloureuse avec un parent qui ne veut pas vraiment d’elle. Comment survit-on à de multiples abandons ? Comment gérer cette souffrance ? Comment construit-on l’image d’une mère ? Il faut lire l’histoire d’Hélène.
La narratrice de ce récit, est une enfant adoptée, Hélène Delhamende.
D’autres auteurs se sont également frottés à cet exercice de haute voltige. Georges Simenon dans son célébrissime « Lettre à ma mère » ; le nom moins célèbre Albert Cohen dans : « Le livre de ma mère » ; plus récemment et également chez nous, André-Joseph Dubois : « Ma mère, par exemple ». L’on pourra désormais ajouter à la liste ce « Ma mère, quand ça l’arrange « d’Hélène Delhamende.
Extraits
– A vingt ans, mon physique était particulier : j’étais la fille cachée d’Henri Salvador et de Sabine Paturel.
– Je suis née artiste et je le suis restée en grandissant. C’est ainsi qu’à côté de mes études plutôt sombres, je peins, je joue du piano et j’écris. Je ne peux pas rester sans créer ou inventer. (…) je marche sur un fil, à côté du monde, et j’ai peur de tomber.
– ( Marie Grandville à sa fille Hélène) « Tu ne m’as pas retrouvée. Tu m’as trouvée. Je ne t’ai jamais cherchée, alors que toi, tu as passé ta vie à ça ».
– Je n’étais tolérée chez elle qu’un dimanche sur deux, à partir de dix-sept heures, comme dans les funérariums.
– Les filles, après s’être épuisées à la corde à sauter, se lançaient dans le jeu le plus tendre du monde : la marelle. Sur les pavés ensoleillés, il fallait apprendre à garder son équilibre en avançant à cloche-pied, entre la terre et le ciel. J’adorais piétiner le sol chaud, couvert de craie. A présent, c’était un peu comme ça avec ma mère : on est vite au ciel, mais la chute est longue, et l’arrivée sur terre douloureuse.
– Nous l’appellerons Hélène, l’éclat du soleil.
– (Marie Grandville à propos de sa fille Hélène) : « Qu’elle s’estime heureuse ! Normalement, elle aurait dû être avortée ».
Critiquelibre.com/juillet 2P15
Ma mère… quand ça l’arrange !, un livre d’Hélène Delhamende – Edition : La Boîte à Pandore – Paru le 28/05/2015 – 293 pages – ISBN : 978-2-87557-136-6 – Prix conseillé : 17,90 €