53 ans après sa naissance – sous X – à Hayange, Jean-Claude a fait la connaissance de sa mère biologique le 4 décembre 2004.
Jean-Claude apprend son adoption à l’âge de 13 ans dans des circonstances qui le marqueront à jamais : son père adoptif, qui souhaite un enfant « à lui », lui annonce qu’il s’apprête à être papa d’un petit garçon conçu avec une autre femme que son épouse légitime. Pendant les cinq années qui sépareront l’adolescent de sa majorité, son père se partagera entre les deux foyers…
Ce n’est qu’au décès de ses parents adoptifs que Jean-Claude décide d’entreprendre des recherches pour retrouver sa « vraie » famille. Aidée par sa fille Magali, elle aussi maintenue dans l’ignorance de l’adoption de son père jusqu’à ses 23 ans, il commence par saisir le conseil Général, puis le Cnaop qui lui confirment que sa mère n’a laissé aucun renseignement dans son dossier. Même son acte original de naissance est vierge : sa naissance n’a été déclarée par personne ! Placé dans sa famille adoptive à l’âge de dix jours (!) par l’intermédiaire de l’oeuvre « Famille Adoptive Française » (FAF), il contacte également cette dernière, qui se contente de lui remettre une lettre d’une assistante sociale. Il apprend que sa mère biologique avait 19 ans au moment de sa conception, qu’elle était déjà maman d’une petite fille de 16 mois et que son père biologique est un italien de 22 ans. De bien maigres indices.
Le 19 novembre 2004, Jean-Claude et sa fille Magali s’adressent finalement à PersonneDisparue.com. Leurs espoirs sont maigres mais ils veulent y croire… L’avenir leur donnera raison : moins de quinze jours plus tard, le 4 décembre suivant, Marie-Louise, la mère biologique de Jean-Claude, était identifiée et localisée en Allemagne, où elle s’était mariée l’année suivant cet événement tragique et où elle résidait désormais. Sa première fille, âgée de 16 mois à l’époque des faits, était également retrouvée; Marie-Thérèse ne parle plus le français mais a partagé avec la même intensité le choc de la nouvelle, puis l’inénarrable bonheur de sa mère à l’idée de retrouver cet enfant qu’elle n’avait « pas abandonné de gaîté de coeur ». Mais une autre surprise devait attendre Jean-Claude et Magali : les appels téléphoniques et les e-mails, en attendant de pouvoir faire connaissance, des autres enfants qu’a eus Marie-Louise par la suite et de ceux de ses deux soeurs restées en Moselle. Et il en est un dont ils n’oublieront jamais les premiers mots : « Bienvenue dans notre famille »…