Le 23 novembre 2002, dix-huit bébés sortent de la maternité de l’hôpital Abass Ndao de Dakar au Sénégal dans les bras de leurs jeunes mamans. Parmi elles, Maïmouna Dia et Dial Fall.
Maïmouna baptise sans tarder son « fils » Cheikh Ahmed Tidiane tandis que Dial ne comprend pas qu’ayant accouché d’un garçon, on lui ait remis un bébé de sexe féminin. Elle saisit aussitôt la police judiciaire pour enlèvement d’enfant. En attendant que le commissaire Seydou Bocar Yague puisse localiser les différentes familles dont certaines adresses sont fausses, les deux nourrissons sont confiés à une crèche de la ville. C’est finalement la fiche néo-natale de Maïmouna Dia qui révèlera la supercherie : elle a mis au monde une fille ; l’enfant qu’elle a fait baptiser ne peut être que le fils « enlevé » de Dial Fall. Un coûteux test ADN leur permettra d’en acquérir la certitude et de récupérer leurs chérubins respectifs.
Reste toujours à savoir si la substitution s’est faite de manière délictuelle ou s’il s’agit d’une erreur de manipulation du personnel hospitalier, dont la plupart des membres sont analphabètes.
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L’histoire du bébé prématuré disparu « mystérieusement », selon les parents, à l’hôpital Abass Ndao continue à alimenter les discussions. Ce bébé est né, il y a une quinzaine de jours, au centre de santé Samu de Liberté VI, avant d’être admis à la couveuse de l’hôpital Abass Ndao le lendemain de sa venue au monde.
En effet, d’après les parents, tout a commencé le soir du 23 septembre dernier, jour où la petite fille de Moussa Niang est venu au monde prématurément. D’abord, nous explique le papa, « c’est après une tournée nocturne pénible dans la nuit du 23 septembre que la petite a finalement été acceptée temporairement au niveau de l’hôpital Aristide Le Dantec où elle a reçu les premiers soins ». Et d’ajouter : « on nous a même certifié qu’elle était en bonne santé à part qu’elle était petite. Ma fille ne pesait que 1,100 kg ».
C’est ainsi que la chance va sourire à la petite prématurée, d’autant plus qu’elle trouvera une place au niveau de la crèche de l’hôpital Abass Ndao dans la matinée du 24 septembre. Tout allait pour le mieux aussi bien pour le bébé et la maman qui se rendait chaque soir à l’hôpital pour qu’on lui tire le lait. Cela durera jusqu’au jeudi dernier.
D’après les explications de Oumar Sall, l’oncle, de la maman du bébé, cette dernière s’est rendue vendredi comme d’habitude au niveau de la crèche. « Mais, à sa grande surprise, on ne lui a pas tiré son lait, et pire, elle n’a pas vu son bébé sous prétexte que la petite n’allait pas bien », raconte-t-il. La jeune maman va alors prévenir son époux qui à son tour va rallier rapidement l’hôpital. « Arrivé sur les lieux, déclare le même Oumar Sall, on a essayé de nous remonter le moral, et c’est là qu’on a compris qu’on nous préparait à accepter le « décès » du bébé. Ils nous ont demandé alors de revenir le lendemain pour s’occuper des formalités de l’inhumation ». Mais, ajoutent nos interlocuteurs, « le hic c’est qu’on ne nous a pas montré le corps du bébé à la morgue ». Premièrement souligne l’oncle, « nos noms, celui de mon épouse et moi-même, étaient inscrits sur les étiquettes d’un nouveau-né décédé. Mais le bébé qu’on nous a présenté était de sexe masculin. Alors que l’enfant que nous avons mis au monde est de sexe féminin. Non seulement l’enfant qu’on nous a présenté est de sexe masculin et en plus il était rasé, contrairement à notre fille », expliquent les parents.
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Sources : Lalla CISSOKHO pour Sud Quotidien, Sénégal du 12/10/2007 et Le Soleil du 28/11/2002.